Les investissements directs étrangers (IDÉ) sont devenus incontournables dans le développement des politiques de croissance des nations. En Afrique, si les chiffres fluctuent depuis quelques années, une diversification des cibles s’est fait jour. Ce virage, toutefois contrôlé, permet de révéler d’autres valeurs sûres en termes de placement pour un retour sur investissement conséquent. Selon le dernier rapport en date de la Conférence des nations-unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’économie numérique est désormais au centre de plusieurs convoitises.
Selon les auteurs du rapport, L’économie numérique est un moteur essentiel de la croissance et du développement. Elle peut stimuler la compétitivité dans tous les secteurs, ouvrir de nouvelles perspectives au commerce et à l’entreprenariat et offrir de nouveaux moyens d’accéder aux marchés étrangers et de participer aux chaînes de valeur électroniques mondiales.
L’économie numérique a également de grandes incidences sur l’investissement qui est crucial pour le développement numérique, peut-on lire dans le document. L’adoption de technologies numériques est susceptible de transformer les activités internationales des entreprises multinationales et l’impact des filiales étrangères sur leurs pays d’accueil. Le développement numérique de tous les pays − particulièrement la participation des pays en développement à l’économie numérique mondiale − passe par des politiques d’investissement ciblées.
Aujourd’hui, les montants globaux des IDÉ tournent autour des 60 milliards $US/an et vont encore majoritairement vers les projets miniers ou d’hydrocarbures. Cela va changer et bien plus rapidement qu’on ne le croit.
L’Afrique, « terre promise de données »
Dans un document diffusé au mois d’octobre 2017 et intitulé «Numérisation, commerce et développement», le service économique des Nations Unies indique un net penchant pour des placements dans l’économie du savoir.
L’avenir s’annonce plus prometteur car la présence de grandes multinationales du numérique dans les pays les moins avancés est de moins en moins marginale, même si, expliquait-on encore du côté de la CNUCED, « seulement 13% des filiales des 100 premières multinationales du numérique étaient situées dans des pays en développement ou en transition, alors que cette proportion est d’environ 30% pour l’ensemble des multinationales. »
L’organisme international expliquait encore récemment que « le poids des entreprises multinationales spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) avait augmenté de manière spectaculaire. Entre 2010 et 2015, le nombre d’entreprises de technologie figurant dans le classement des fameuses 100 principales multinationales avait plus que doublé. Les actifs de ces entreprises avaient progressé de 65% et leurs recettes d’exploitation et le nombre de leurs employés, d’environ 30%, alors que les chiffres correspondants avaient peu évolué dans les autres entreprises multinationales figurant au classement. L’importance des multinationales du numérique, notamment des plateformes Internet, du commerce électronique et des sociétés de contenu numérique, s’accroît donc rapidement. »
Il y a ainsi moyen pour les petites ou moyennes entreprises de se tailler des parts de marché en Afrique tout particulièrement. Cela tout simplement parce que les besoins ne se mesurent pas uniquement en matière de bases de données mais prioritairement en termes de compétences des utilisateurs/consommateurs. Les infrastructures de télécommunications ayant largement été accaparées par de plus grosses corporations, il reste le marché des équipements ou encore celui des applications pour les multiples besoins des secteurs de développement.
Léopold NSÉKÉ