Les investissements consentis dans le domaine des start-ups technologiques en Afrique connaissent ces dernières années connaissent une croissance remarquable. Ils ont été multipliés par 8,7 de 2012 à 2016. Et avec près de 560 millions de dollars américains levés par plus de 120 start-ups africaines du secteur des nouvelles technologies, 2017 aura enregistré un nouveau record en matière d’investissements en capital-risque sur le continent. Ce qui fait dire que la révolution des start-ups liée à l’émergence du capital-risque constitue une opportunité à saisir.

Le Dictionnaire économique et financier définit le capital-risque comme « un investissement, généralement sous forme d’argent, apporté au profit d’une jeune entreprise par des investisseurs. Ce financement prend la forme d’une prise de participation au capital de ladite entreprise. Pour les investisseurs, le capital-risque permet d’apporter du capital, un réseau et de l’expérience au profit d’une entreprise naissante, innovante et au futur prometteur ».

Une augmentation dans les investissements

Pour l’Agence française de développement (AFD), le capital-risque doit être appréhendé comme un levier essentiel et crédible pour répondre aux défis du développement sur le continent africain. La nette augmentation dans les investissements en 2017 par rapport à l’année 2016 (+53 %) laisse entrevoir, selon l’AFD, un potentiel gigantesque pour les investisseurs. Les experts s’attendent à ce qu’un nombre grandissant de fonds ciblant l’Afrique, soutenus par des bailleurs de fonds internationaux comme la BEI (Banque Européenne d’Investissement), la BAD (Banque Africaine de Développement) ou encore la SFI (Société financière internationale), voie le jour dans les prochaines années.

Une difficulté est cependant relevée : les fonds d’investissement choisissent l’Ile Maurice, le Luxembourg ou encore l’État du Delaware aux Etats-Unis, pour créer leur structure. Ceci oblige les startups africaines qui lèvent des fonds à créer une nouvelle structure à Maurice ou au Delaware pour recevoir les fonds de « business angels » ou de Capital risquers (VCs) internationaux.

Les prémices de la quatrième révolution

L’on considère que l’explosion des nouvelles technologies transforme les défis en opportunités. En raison de ce que plus de 70 % de la population africaine est âgée de moins de 35 ans, et que l’on observe une pénétration du smartphone estimée à 725 millions d’ici 2020 – soit trois fois plus qu’en 2015 -, beaucoup de spécialistes ont tendance à parler d’une « seconde révolution mobile » ou d’une « révolution digitale ».

Ce contexte, croit-on savoir, est favorable aux startups qui répondent à des besoins de base, en particulier parce qu’elles touchent une population jeune, non seulement en forte croissance, mais aussi et surtout de plus en plus connectée.

Les experts soutiennent que bien qu’elle soit encore à ses débuts, l’industrie du capital-risque en Afrique fait bon ménage avec les start-ups à la croissance desquelles elle peut contribuer considérablement, d’autant plus que le capital-risque promet un développement rapide dans les prochaines années. L’on n’en veut pour preuve le fait qu’en « l’espace de quatre ans, le montant investi dans les startups technologiques en Afrique a été multiplié par 8,7 en 2016, ce qui représente 366,8 millions de dollars en 2016 contre 42,1 millions en 2012 », d’après une étude publiée par le fonds Partech.

Des investisseurs étrangers intéressés

Les observateurs n’hésitent pas à affirmer que les plus grands investisseurs au niveau mondial s’intéressent aujourd’hui à l’Afrique. L’on cite notamment le cas de Marc Zukerberg, le fondateur de Facebook, qui a investi 24 millions de dollars dans la start-up de codage nigériane Andela. Pour sa part, Jack Ma, le milliardaire chinois, fondateur d’Alibaba, a lancé un fonds de 10 millions de dollars dédié aux startups technologiques africaines en juillet dernier. Michael Seibel, patron du YCombinator, considéré comme l’accélérateur le plus réputé de la Silicon Valley, marque également son intérêt en investissant dans plusieurs start-ups africaines et en étant un des premiers investisseurs du fonds de capital-risque Outlierz Ventures, fonds de capital marocain dédié aux start-ups africaines. L’on apprend aussi que Orange Digital Ventures a récemment annoncé la mise en place d’un fonds de 55 millions de dollars pour les startups africaines. Afin d’accompagner la transformation digitale du continent, Proparco, du Groupe de l’Agence française de développement, a pris une participation de 5 millions de dollars dans TLCOM TIDE AFRICS FUND, un fonds destiné à financer de jeunes entreprises innovantes en Afrique subsaharienne.

Si, d’une manière générale, l’ensemble du continent africain semble avoir pris le train de la croissance à travers les start-ups, trois pays semblent cependant se démarquer en termes d’attrait des investisseurs. Il s’agit du Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya. Sur l’ensemble des fonds levés en 2016, ces trois pays cumulent la grande majorité : le Nigeria avec plus de 100 millions de dollars, 96 millions de dollars pour l’Afrique du Sud et le Kenya avec 92 millions de dollars. Ceci s’explique par un dynamisme entrepreneurial grandissant, porté par les technologies, la digitalisation et la montée en puissance d’une génération de talents connectés.  Dans ces pays, les jeunes entrepreneurs misent principalement sur la Fintech qui attire de plus en plus d’investisseurs internationaux. Outre le secteur financier, les spécialistes notent que la digitalisation touche tous les besoins de base et transforme des secteurs traditionnels comme l’agriculture, le commerce, la santé et l’éducation.

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