D’importantes innovations sont enregistrées ces dernières années dans les domaines scientifique et technologique dans le monde. Ces innovations ouvrent ainsi la voie à une dynamique de croissance en même temps qu’elles offrent des opportunités d’affaires. Ceci est encore plus perceptible en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Une brèche dans laquelle pourrait s’engouffrer la jeune génération d’entrepreneurs africains.
Les innovations enregistrées dans les domaines de la science et de la technologie, soutiennent les spécialistes, impactent fortement les économies. Fort heureusement, l’Afrique n’est pas en marge de cette dynamique, notamment en matière de TIC.
Les TIC : un potentiel énorme
Selon certaines études (McKinsey, 2013), le potentiel des TIC et du numérique en particulier en Afrique est tout simplement extraordinaire: en 2025, le continent devrait voir l’Internet contribuer à hauteur de 300 milliards de dollars à son économie, dont 75 milliards de commerce en ligne, avec également 300 milliards de dollars de gains de productivité dans de très nombreux secteurs.
Le boom des nouvelles technologies sur le continent se traduit déjà par les investissements extrêmement importants consentis (366,8 millions de dollars en 2016, selon Venture Partners), la création d’entreprises (200 start-ups en 2016) et la multiplication d’un bout à l’autre du continent des hubs dédiés au numérique et à la diffusion d’un esprit « tech ».
Une dizaine de cités numériques sont en cours de réalisation. Le Kenya, par exemple, a lancé le projet Konza Techno City, avec comme ambition de « monter une expertise « Made in Kenya », contenue dans la feuille de route gouvernementale Vision 2030 et permettre la création de 20 000 emplois en cinq ans et plus de 200 000 à terme » (Nseke, Afriqueexpansionmag.com). D’autres initiatives ont cours au Maroc (Cité Mohammed VI Tanger Tech), au Sénégal (ville numérique de Diamniadio), au Bénin (Cité internationale de l’innovation et du savoir).
Le Cameroun, avec la construction de deux cités numériques à Douala et Yaoundé pour une valeur totale de 60 milliards FCFA, ou encore le Rwanda avec la Kigali Innovation dans laquelle on a investi près de 250 millions d’euros, ne sont pas en reste.
Priorité aux jeunes entrepreneurs
Dans ce contexte, certains spécialistes soutiennent que la priorité devrait être accordée à ce que les jeunes entrepreneurs s’ouvrent aux technologies et à l’innovation. Il est en effet admis que « les avancées technologiques, particulièrement dans le domaine des TIC, se traduisent par une interconnectivité mondiale et des possibilités accrues de perfectionnement personnel ».
À la faveur des nouvelles possibilités offertes par l’accélération de la révolution numérique en ce 21è siècle, les promoteurs de projets innovants se recrutent en majorité parmi les jeunes (Kouemeko, Afriqueexpansionmag.com).
De jeunes entrepreneurs ont en effet pris les devants dans le secteur des nouvelles technologies en général. En voici quelques illustrations : parmi les 30 jeunes entrepreneurs les plus prometteurs en 2016, selon le magazine américain Forbes, nombre d’entre eux opèrent dans les nouvelles technologies : William Elong du Cameroun, fondateur de Will&Brothers (intelligence économique et innovation technologique), Fatoumata Ba du Sénégal, fondatrice de la plateforme de commerce en ligne Jumia, Uneku Atawodi du Nigeria, fondateur de la société d’investissement Bamboo Green Concepts et de la plateforme de crowdfunding Malaik,Nadav Ossendryver d’Afrique du Sud, fondateur de Latest Sightings, un site de crowdsourcing rémunéré. On pourrait ajouter à cette liste le Camerounais Arthur Zang, créateur de la tablette tactile médicale Cardiopad et fondateur de la start-up Himore Medical. Et il y en a d’autres.
Par ailleurs, le Rapport Afrique Wealth de New World Wealth, cité par le magazine Jeune Entrepreneur, classe les applications et services en ligne et les solutions de paiement parmi les 11 meilleures opportunités d’affaires en Afrique en 2016.
Un contexte favorable
Pour la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), « les jeunes Africains sont dynamiques, tournés vers l’avenir et sont aussi les mieux placés pour trouver des solutions novatrices aux problèmes locaux grâce à la science et à la technologie ». Ceci n’a pas échappé aux dirigeants africains qui ont fait du développement de la jeunesse et de la science, de la technologie et de l’innovation des éléments fondamentaux de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de la position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015.
Pour la plupart des observateurs, la situation actuelle et les perspectives d’avenir du continent africain sont plutôt favorables. L’Afrique, croit-on savoir, fait des progrès importants dans la réalisation de son programme de transformation. En recourant à la science et à la technologie dans les innovations traditionnelles, ceci pourrait ouvrir la voie à des opportunités de croissance et offrir aux jeunes entrepreneurs des opportunités et permettre d’accélérer encore plus cette transformation.
Marc OMBOUI