Un rapport du Centre international pour le commerce et le développement durable (ITCSD) indiquait en 2018 qu’à l’heure où les pays africains déploient d’importants efforts pour mettre en route la transformation structurelle de leurs économies, c’est-à-dire leur réorientation vers des activités économiques à plus forte valeur ajoutée, le secteur des services pourrait jouer un rôle crucial. En Amérique du nord, il représente jusqu’à 78% du PIB.

De l’importance du secteur du commerce des services

Dans une analyse publiée en octobre 2019 sur le sujet, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) explique que, comme c’est le cas pour le commerce des marchandises, le commerce des services pourrait contribuer à une allocation plus efficace des ressources, à des économies d’échelle plus importantes, à l’accès à une plus grande variété de services pour les consommateurs et les producteurs et pourrait enclencher un processus en vertu duquel les entreprises de services les plus productives pourraient se développer et croître. Des retombées bénéfiques pourraient aussi résulter du transfert de technologie et de savoir-faire d’une économie à l’autre. Au-delà de ces sources de gains habituelles, que l’on retrouve au niveau du transport, des télécommunications, de la finance, de la distribution d’eau et d’électricité (généralement appelés services d’infrastructure ou services à la production) et qui jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de l’économie dans son ensemble, d’autres secteurs de services ont des caractéristiques spéciales ou uniques qui peuvent amplifier la façon dont une économie peut tirer profit.

L’Afrique dans le commerce mondial des services

Le commerce mondial des services a progressé plus rapidement que le commerce des marchandises entre 2005 et 2017, à un rythme de 5,4% par an en moyenne, selon les chiffres fournis par l’OMC et pesait autour des 13 300 milliards $US en 2017. La présence commerciale en est le principal mode de fourniture au niveau mondial, représentant près de 60% du chiffre d’affaires en 2017. Il est également important de souligner que la valeur ajoutée des services représente près de la moitié de la valeur des échanges internationaux de marchandises et de service. Dans le détail, selon l’OMC, les importations mondiales de services commerciaux ont avancé de 7,4% en 2018, l’Afrique prenant la tête, avec un taux de 13%, et représentant 3,1% des importations mondiales de services commerciaux. Par contre, à 7,7%, les exportations mondiales de services commerciaux ont connu une croissance légèrement inférieure à celle de 9,8% enregistrée du côté des exportations mondiales de marchandises en 2018. Par région, la Communauté des États indépendants a dominé la croissance des exportations de services commerciaux (12%), suivie de l’Asie et de l’Afrique à 9,9% chacune.

On peut donc constater que les pays africains ont fait des bonds appréciables au cours des dernières années mais en affichant une contribution du secteur à 47% dans le PIB du continent, alors qu’au Canada, on l’a indiqué plus haut, les services représentent 78% du PIB.

Le modèle canadien comme référence

Ici, ce qu’il y a principalement lieu de noter, c’est que, dans l’ensemble, les Canadiens ont très vite compris que le secteur des services était davantage tributaire du savoir que les autres secteurs, de sorte que, toutes proportions gardées, un nombre nettement plus élevé de travailleurs instruits y travaillent par rapport aux autres industries. Les autorités canadiennes indiquent, par exemple, que les emplois dans les secteurs des services financiers, professionnels, scientifiques et techniques ainsi que de l’assurance sont davantage fondés sur le savoir, de sorte qu’ils figurent parmi les emplois les mieux rémunérés au Canada. De plus, l’emploi dans ces secteurs affiche une croissance plus rapide que la moyenne de l’ensemble du secteur des services. Et aussi, les exportations de services commerciaux (ensemble des services abstraction faite des services de voyage, de transport et du gouvernement) forment le plus important segment en croissance rapide au Canada, créant ainsi des emplois bien rémunérés dans des industries du savoir comme la gestion, l’architecture, le génie, la recherche et développement ainsi que les services financiers.

Pour y arriver, le Canada a mis l’accent et un soin particulier à investir dans les filières en forte croissance de sorte que les ressources humaines gagnent en qualité et en fiabilité. C’est donc toute une chaîne qui est en branle pour la croissance économique du pays. Il est intéressant de rappeler que le Canada est, en matière de R&D, une référence sur le plan mondial. C’est à ce niveau que les bénéfices seront plus importants à long terme, puisque les pays, dits moins avancés (PMA), prennent de plus en plus de place dans le portrait global des exportations de biens et services (Mexique, Chine et Inde, principalement). Ces derniers ont cependant oublié que pour tenir la distance, il faut s’assurer de détenir à la fois un socle solide et les actifs nécessaires. Les Canadiens, qui savent y faire, devraient servir d’exemple aux pays africains. Les industries extractives ont vécu et sont livrées à des tourments de plus en plus importants, plombant les revenus et les ressources des pays africains.

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