De nombreuses études confirment la force des marchés africains en raison de secteurs à forte valeur ajoutée. Plusieurs économies du continent présentent de moins en moins de disparités et offrent des grappes industrielles innovantes. La rentabilité des investissements en Afrique tient en compte ces nouvelles variables tout comme la croissance démographique et les secteurs porteurs. Et à ce sujet, les voyants sont au vert.

La définition classique des économistes au sujet de la rentabilité des investissements est le rapport entre l’excédent brut d’exploitation et l’actif économique.  Dans une logique purement commerciale c’est le rapport entre résultat d’exploitation et chiffre d’affaires hors-taxes. En ce qui concerne le retour sur investissement, les comptables, plus tranchants, expliquent que c’est un ratio qui permet de calculer le pourcentage de gain à attendre d’un investissement par rapport à la mise de départ. La formule générale du retour sur investissement est : (gains-coûts de l’investissement)/ coûts de l’investissement.

Les marchés africains offrent-ils à terme, l’occasion de tirer des gains importants par rapport aux mises ? La réponse est oui, sans équivoque.

Il faut cependant préciser que l’Afrique n’est pas un pays et que plusieurs variables sont à prendre en compte dans les analyses que l’on fait. Mais un tour d’horizon des pays ayant un potentiel de croissance élevé, l’avenir de la Zone de libre échange continentale, les Zones économiques spéciales, la hausse de la démographie, l’urbanisation galopante, sont autant de facteurs qui plaident en faveur d’un foisonnement économique et financier au cours des 10 à 20 prochaines années.

C’est ce qu’explique l’analyste français Luc Rigouzzo, cofondateur et président d’Amethis Finance. Ce dernier indique à juste titre que « ces mutations démographiques, urbaines et économiques offrent de considérables opportunités d’investissement. Plusieurs calculs d’instituts et cabinets divers montrent des retours sur investissement élevés dans toutes les classes d’actifs (investissement direct étranger, private equity). Contrairement à ce que l’on croit encore dans certaines officines, les meilleures perspectives de rentabilité ne sont plus dans les industries extractives, mais dans tous les secteurs délivrant des biens et des services aux Africains eux-mêmes. La croissance africaine est donc endogène et portée par sa démographie et son urbanisation car depuis le début des années 2000, le continent africain est devenu un véritable terrain d’action pour les acteurs du capital-investissement ».

Signe des temps ? De retour de l’Africa Investment Forum tenu en Afrique du sud au mois de novembre 2019, les experts de l’Institut de financement du développement Canada (FinDev Canada), ont clairement indiqué que l’Afrique était désormais l’une des régions les plus ciblées en priorité pour leurs activités.

Où investir en Afrique ?

À la Banque africaine de développement (BAfD), on table sur une poursuite de la croissance du continent. Selon le dernier rapport « Perspectives économiques en Afrique 2020 » de l’institution, la croissance économique du continent est restée stable à 3,4% en 2019 malgré les chocs extérieurs, et elle est en passe d’atteindre 3,9% cette année et 4,1% en 2021. L’Afrique de l’Est a maintenu son avance en tant que région ayant la croissance la plus rapide du continent, avec une croissance moyenne estimée à 5,0% en 2019 ; l’Afrique du Nord a été la deuxième plus rapide, avec 4,1%, tandis que la croissance de l’Afrique de l’Ouest a atteint 3,7% en 2019, contre 3,4% l’année précédente. L’Afrique centrale a connu une croissance de 3,2% en 2019, contre 2,7% en 2018, tandis que la croissance de l’Afrique australe a considérablement ralenti sur la même période, passant de 1,2% à 0,7%, avec en cause l’effet des cyclones dévastateurs Idai et Kenneth. Prises isolément, certains pays tirent le train de la croissance et incitent à plus d’optimisme. Ainsi, selon la Banque Mondiale, l’Afrique abritait quatre des économies les plus dynamiques du monde en 2019 : la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana et le Rwanda.

Concernant les secteurs les plus porteurs, une étude du groupe Havas Horizons auprès d’une cinquantaine d’investisseurs établissait déjà en 2018 que les services financiers (23%) poursuivaient leur ascension pour devenir le secteur le plus plébiscité. La grande distribution (16%) et l’énergie (14%) complètent le trio de tête.  Les autres secteurs disposent d’un niveau d’attractivité comparable auprès des investisseurs mais constituent un bassin très intéressant d’opportunités, soit les services financiers (24%), la grande distribution (16%) e l’énergie (14%).

Tous ces chiffres montrent de manière claire l’immense potentiel des marchés africains en matière d’investissements et de retours conséquents. Une démonstration qui bat en brèche les tenants d’un certain afro-pessimisme alors que le temps, maître du jeu, leur donne tort un peu plus chaque jour.

 

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