Malgré le ralentissement des échanges globaux avec l’Afrique, les organismes gouvernementaux et le secteur privé sont de nouveau en prospection avancée. Lors du récent Forum sur l’investissement en Afrique, organisé par la Banque africaine de développement, et tenu en Afrique du sud au mois de novembre 2018, le Canada a pu mettre en valeur son expertise dans plusieurs secteurs, dont l’énergie, des infrastructures, du financement de projets et de l’agriculture.
L’occasion était belle puisqu’à l’initiative de la BAD, elle était une offensive envers les gouvernements, les investisseurs, les promoteurs de projets et le secteur privé pour la signature de contrats de premier plan. Important actionnaire de la Banque africaine de développement depuis 1982, le Canada permet à ses entreprises d’élaborer et de proposer des projets allant dans le sens des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Au-delà de ce rendez-vous, les représentants canadiens sont à l’œuvre plus que jamais pour activer les réseaux commerciaux pour une implantation plus durable des opérateurs canadiens sur le continent africain.
Chez Affaires Mondiales Canada, on estime que le développement de débouchés pour l’investissement canadien à l’étranger est essentiel à la compétitivité du Canada à l’échelle internationale, car cet investissement tisse un lien entre les sociétés, les consommateurs et les travailleurs canadiens et la nouvelle économie mondiale fondée sur le savoir. Il accroît en outre la compétitivité du Canada en revigorant l’industrie nationale et en stimulant le mouvement de biens et de services entre le Canada et ses partenaires commerciaux. Selon Statistique Canada, en 2018, les Investissements directs canadiens en Afrique se sont élevés à 7,19 milliards $CAN contre 7,3 milliards $CAN l’année précédente. Une relance s’avérait donc nécessaire d’autant plus que le continent africain reste le marché avec un taux de retour sur investissement parmi les plus élevés au monde.
L’Afrique au carrefour du commerce mondial
L’Afrique est également, on le rappelle, l’endroit où le potentiel de croissance économique est immense car, au-delà des ressources naturelles, le continent est en train de faire un immense bond en avant, en termes de croissance de la population, du développement économique et de consommation.
D’ici 2025, les Africains représenteront collectivement la plus grande part de la population mondiale, plus que la Chine. D’ici à 2055, la population des jeunes du continent (âgés de 15 à 24 ans) devrait plus que doubler pour atteindre un peu moins d’un demi-milliard d’individus. À l’horizon 2050, environ 2,2 milliards de personnes pourraient s’ajouter à la population mondiale et plus de la moitié de cette croissance se produirait en Afrique.
Face aux nombreuses et alléchantes perspectives économiques, il fallait bien s’attendre à des réorientations stratégiques géopolitiques des partenaires de l’Afrique, pour lesquels peu sont préparés.
Les zones et secteurs prioritaires d’investissements en Afrique
Le Canada fait officiellement affaires avec toutes les zones du continent, mais certaines cibles ont été mise à jour en fonction de l’intérêt de ses investisseurs. C’est que le cas de l’Afrique de l’ouest, de l’Afrique centrale et de l’Afrique australe où se concentrent les entreprises engagées dans les mines et l’énergie. Si certains services professionnels, comme les conseils en entreprise ou en stratégies de développement, font partie de l’offensive menée beaucoup plus en Afrique du Nord, cette dernière est également dans le viseur des entreprises des technologies de pointe et de l’aérospatiale.
Traditionnellement impliqué dans un large éventail de secteurs d’activité, les investisseurs canadiens sont désormais concentrés dans des domaines à forte valeur ajoutée. Ce positionnement doit pour beaucoup à la transformation radicale de l’économie mondiale, désormais adossée au « savoir ». De plus, la présence de joueurs de plus en plus importants et compétitifs comme la Chine et l’Inde a forcé la révision de projets dans des secteurs considérés comme acquis comme les transports ou les grands travaux de génie.
Les principaux secteurs d’investissement
En ce qui concerne les autres secteurs, le Canada s’intéresse particulièrement à l’aérospatiale, l’agriculture et les aliments transformé, l’automobile, la défense et sécurité, l’éducation, la foresterie et produits du bois, les infrastructures, la machinerie industrielle, les mines, les services professionnels et financiers, les technologies de l’information et des communications, les transports.