Dans leur grande majorité, les nations africaines ont subi toutes sortes de recommandations pour leur développement depuis les indépendances. Quelle que soit l’idéologie adoptée, il s’est toujours des errements dans les stratégies de croissance économique et de prospérité.
Virevoltant au gré des alliances ambiantes, les dirigeants africains donnent l’impression de s’adapter à la cadence mondiale. Mais en vérité, ils la subissent. Le temps est pourtant propice à la création d’une réelle base économique identitaire afin d’être mieux armés et respectés sur la scène mondiale.
Bien sûr, des entrepreneurs ambitieux prennent de plus en plus de place et affrontent, sans peur, la concurrence internationale sur le continent. C’est encourageant mais il n’en demeure pas moins que pour ses besoins, l’Afrique ne crée pas le volume de richesse nécessaire à son expansion. Et pourtant on la sait immensément riche !
Pour pallier le manque d’investissements propres, les dirigeants africains se sont orientés tous azimuts vers des aides les plus folkloriques aux plus significatives. Du coup, l’image de continent mendiant ne quitte plus l’Afrique, devenue nécessiteuse par une multiplication de facteurs, surtout endogènes.
Depuis une vingtaine d’années, les chefs d’État ne se ménagent pourtant pas et multiplient les voyages dans les capitales étrangères pour attirer les puissances du moment. De ces dernières, la Chine est celle qui a établi un réseau puissant de coopération, d’aide et d’assistance avec les pays africains. Et ces derniers jouent le jeu à fond en paradant avec délectation sur les parvis des palais où ils s’affichent avec les nouveaux « grands » et nouveaux « riches ».
Oui, ces opérations de relations publiques sont nécessaires dans le sens que l’Afrique abrite désormais une demi-douzaine des économies les plus dynamiques du monde. Alors on s’empresse de négocier et de signer au plus offrant pour attirer la manne nécessaire aux divers projets programmés pour une certaine émergence. Mais est-ce toujours juste pour le continent ?
En dehors de coopérations bilatérales, il s’est installé un multilatéralisme au sein duquel les Africains font plus figure d’assistés que de possédants. La preuve en est ces multiples forums que l’on croit contribuer à un élargissement du commerce mondial alors qu’ils ont tout à voir avec la géopolitique mondiale. Et on y relève souvent la signature de conventions de coopération qui réduisent encore la manœuvre des négociateurs africains, tant ils ne disposent pas des meilleures cartes à abattre pour gagner les parties de bras de fer organisées ici et là.
L’Afrique doit trouver ses solutions sur ses propres terres.
Plusieurs analystes dont la grille est bien loin de celles, convenue, des grandes institutions internationales professent que seule une coopération accrue entre les États africains est la voie la plus prometteuse pour élever les fortunes économiques du continent. Nous sommes d’accord avec cette vision.
Il n’y a guère d’endroit où le commerce interrégional soit moins important que l’Afrique. Alors que 68% du commerce en Europe occidentale au cours de la dernière décennie était avec d’autres pays d’Europe occidentale et 48% en Amérique du Nord entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, le commerce interrégional dans toute l’Afrique ne dépassait guère les 10 à 12%.
Les problèmes qui entravent le développer les affaires en Afrique sont nombreuses. Les barrières artificielles telles que les tarifs élevés, les transports inefficaces et la réticence à faciliter la libre circulation des personnes et des biens au sein des blocs économiques régionaux comptent parmi les facteurs les plus importants. À quelques exceptions régionales près, en raison de conflits de toute sorte, l’Afrique subsaharienne est en plein essor. Mais davantage de commerce interrégional apporterait des résultats encore plus importants pour sortir de sortir de la dépendance aux produits de base (ressources naturelles, cultures de rente, etc.) qui ne rapporte pas autant que les produits manufacturés achetés à l’étranger.
Alors, si les pays africains ne manquent pas des moyens de prospérer ou de créer de la richesse, pourquoi sont-ils incapables d’accumuler une richesse suffisante pour leurs populations ? C’est parce que, malgré toute la volonté et l’énergie déployés dans les nombreuses institutions africaines, on semble en être toujours au même point.
Dans les faits, les dirigeants doivent arrêter de se voiler la face et de tourner en rond : au premier rang des solutions se trouve la bonne gouvernance. À eux de jouer et le reste suivra nécessairement.