Les grandes évolutions des technologies numériques au début du 21è siècle ne laissent pas indifférents les Etats africains.  Nombre d’entre eux prennent la mesure des enjeux et  réajustent  les contenus de leurs systèmes éducatifs pour tirer avantage des  possibles opportunités de création d’emplois.

Selon les experts, l’expression « nouvelle économie » désigne l’entrée dans un âge nouveau où les TIC (technologies de l’information et de la communication) prennent une part prépondérante dans la croissance économique. Apparue   dans la deuxième moitié des années 1990, la nouvelle économie est souvent associée au développement d’internet et à la conception des applications qui, dans un environnement économique mondialisé, génèrent de précieuses valeurs ajoutées.

L’onction politique

Longtemps associée aux mathématiques dans les universités, l’informatique est relativement récente dans les programmes d’enseignement du secondaire en Afrique. En Tunisie, la matière informatique est devenue obligatoire pour toutes les sections de l’enseignement secondaire à partir de la réforme de 2005. En ce qui concerne le Cameroun, l’intégration des nouvelles technologies dans l’éducation rentre dans un processus qui a vu le jour le 30 novembre 2001.

Ce jour là en effet, le président Paul Biya inaugurait les centres de ressources multimédia du Lycée Général Leclerc et du Lycée Bilingue de Yaoundé. Cette implication manifeste du politique dans la promotion des TIC va, de fil en aiguille, irradier les différentes régions du continent africain. Ici et là,  les différents niveaux des systèmes éducatifs (Base, Secondaire,  Supérieur et Formation professionnelle)  sont remodelés en tenant compte des trésors enfouis dans la puissance de l’intelligence artificielle et de l’internet.

 

A la demande des ministères en charge de l’enseignement secondaire dans la plupart de pays africains,  les gouvernements entreprennent de créer une filière de formation des enseignants d’informatique et des TIC dans les grandes écoles de formation des enseignants et, par la suite,  d’ouvrir des classes TI (Technologies de l’information) dans les lycées. L’objectif principal étant d’enraciner au plus tôt la culture des technologies numériques dans les contenus pédagogiques dispensés aux jeunes apprenants dans le but de faciliter l’accès à l’emploi et à l’auto emploi.

Les jeunes, grands bénéficiaires

De plus en plus, les fruits tiennent la promesse des fleurs. Le cercle des ingénieurs en informatique formés dans les grandes écoles  en Afrique s’agrandit. La graine mise en terre par le  mythique Institut Africain d’Informatique(IAI) de Libreville au Gabon donnera l’occasion à nombre de pays africains de mettre sur pied des établissements pointus de formation dans les technologies du numérique. Les écoles d’ingénieurs publiques ou privées se font le devoir de mettre sur le marché trop étroit du travail, de milliers de jeunes diplômés qui ne peuvent plus être absorbés par la seule fonction publique.

Parce que bien formés et ambitieux, ces jeunes gens  mettent leur ingéniosité professionnelle au service de la créativité. Les startups naissent à tour de bras. Des applications numériques sont développées et permettent de fournir des services nouveaux. Les entreprises augmentent leur compétitivité à la faveur du recrutement d’une race de professionnels qui aident à rationnaliser la mise  en cohérence  de leurs différents centres de profits.

A titre individuel,  ces « fous de l’informatique » prennent goût à la recherche appliquée et émerveillent par la qualité et la scientificité des résultats obtenus. Mise sur pied des drones, distribution des services informatiques, conception des logiciels, maintenance des équipements informatiques, fourniture des accès… Des métiers et bien d’autres qui permettent à l’Afrique de prendre place dans la grande cour de la nouvelle économie. Cette économie qui articule sa croissance sur les  performances multidimensionnelles de la révolution numérique.

Jean-Mathias KOUEMEKO

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