Articulé autour du thème « Réformer pour créer des emplois », « Doing Business 2018 », un rapport de la Banque Mondiale, met l’accent sur les initiatives de réformes engagées par 190 pays pour impulser les activités économiques et commerciales à travers l’élimination des goulots d’étranglement.
L’Ile Maurice en tête
« Doing Business 2018 » répertorie 264 réformes impactant l’environnement des affaires, notamment dans le sens de la réduction de la complexité et du coût des procédures, de la création d’entreprises et de l’obtention des prêts.
Pour la deuxième année consécutive, les pays de l’Afrique sub-saharienne détiennent le record du nombre de réformes mises en œuvre pour améliorer l’environnement des affaires. Ainsi donc, l’Ile Maurice est l’économie la mieux classée de la région en occupant le 49è rang mondial sur 190 pays considérés.
Viennent ensuite dans l’ordre décroissant, le Rwanda (56è), le Botswana (71è) et l’Afrique du Sud (74è). Au rang des pays les plus réformateurs au monde, trois pays de cette région figurent dans le top 10, à savoir : le Malawi, le Nigéria et la Zambie. Ce trio se démarque par l’amélioration des conditions d’obtention des prêts, la facilitation de la création des entreprises et l’introduction des timbres électroniques.
Amélioration des délais de création d’entreprise
En 2003, il fallait en moyenne 61 jours pour créer une entreprise en Afrique sub-saharienne. Aujourd’hui, il en faut 24. Une nette progression qui talonne la moyenne mondiale située à 20 jours. Bon à savoir également, le Rwanda et la Zambie sont deuxièmes au monde sur l’indicateur de transfert de propriété ; le Malawi est le 6è pays au monde qui rend la procédure d’obtention de crédit aux Petites et Moyennes Entreprises plus facile ; l’Ile Maurice figure parmi les dix premiers pays au monde en matière d’obtention d’un permis de construire et du paiement des taxes et impôts.
Il faut néanmoins souligner que l’un des thèmes qui appellent à des améliorations significatives de l’environnement des affaires en Afrique est celui du raccordement à l’électricité. Il faut en moyenne 115 jours pour obtenir un raccordement permanent au réseau électrique, par rapport à 92 jours au niveau mondial.
Généralement, l’amélioration du climat des affaires a l’avantage, dans un pays donné, de soustraire les opérateurs aux lenteurs et aux tracasseries diverses, aux actes de corruption, à l’arnaque et aux lourdeurs administratives de toutes sortes. A ce titre, le faible rang occupé par un pays dans le classement de la Banque Mondiale peut être perçu comme l’expression d’un environnement dans lequel il parait difficile de faire les affaires, c’est-à-dire de créer les emplois et des richesses.
Des atouts à valoriser
Il y a lieu de noter que l’Afrique, plus qu’aucun autre continent, dispose d’atouts naturels pour améliorer ses performances commerciales et économiques : en plus des richesses du sol et du sous-sol, ce continent abrite les plus grandes superficies non cultivées au monde et l’une des populations les plus jeunes. Pourtant, le continent importe environ 35 milliards de dollars de produits alimentaires et fournit moins de 1% de la production industrielle mondiale. Environ 650 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Près de 350 millions n’accèdent pas à l’eau potable. Moins de 1% bénéficient des prouesses de la bande passante.
L’Afrique a viscéralement besoin d’assurer l’émergence des PME, elles qui peuvent fournir jusqu’à 90% des emplois. Comme ailleurs, réformer les cadres réglementaires pourra permettre à ce continent d’améliorer le climat des affaires afin d’attirer les investissements nécessaires au développement de son économie.
Jean-Mathias KOUEMEKO