La croissance africaine ne dépendra plus essentiellement du secteur des matières premières et la leçon tirée de la dernière crise pétrolière et du « yo-yo » des prix sur le marché mondial impose une nouvelle dynamique. La variété des opportunités se fait de plus en plus jour et un filon se trouve au niveau des services. Comment transformer l’esprit et alimenter une vraie dynamique en faveur de réels investissements sur le continent ?
Au Centre international pour le commerce et le développement durable (ITCSD), on indique clairement « qu’à l’heure où les pays africains déploient d’importants efforts pour mettre en route la transformation structurelle de leurs économies, c’est-à-dire leur réorientation vers des activités économiques à plus forte valeur ajoutée, ce secteur des services pourrait jouer un rôle crucial. L’importance économique des services s’y est fortement accrue au cours des dernières décennies, que ce soit en termes de croissance, d’emploi ou de commerce. Le secteur domine désormais l’économie de nombreux pays africains, et à l’échelle continentale, il contribue pour moitié à la production économique totale. »
La faiblesse des services en Afrique
Seulement, dans le commerce mondial, en ce qui concerne le secteur des services, l’Afrique occupe une place très marginale avec seulement près de 2% des exportations totales, malgré ce souffle porteur. La raison de cette stagnation provient du fait qu’en Afrique, les services n’ont pas le standard des normes mondiales. De plus, il y a peu d’alliage naturel avec les secteurs les plus importants du développement, donc de la croissance. Les chiffres de l’ITCSD indiquent qu’en 2012, l’Afrique ne représentait que 2,2 % du total des exportations mondiales de services, contre 3,6% pour les Amériques en développement et 24,3% pour l’Asie en développement. En ce qui concerne les importations de services, la part de l’Afrique était de 4% du total mondial, contre 5,2% pour les Amériques en développement et 27,9% pour l’Asie en développement. Onze pays africains seulement ont constamment été exportateurs nets de services depuis 2005 : le Cap Vert, Djibouti, l’Égypte, l’Érythrée, le Kenya, Maurice, le Maroc, la Namibie, les Seychelles, la Tunisie et la Tanzanie. À l’exception de Djibouti et du Kenya, ces pays sont principalement exportateurs de services de voyage. Les services africains restent donc dans une large mesure non exportables avec très peu de valeur ajoutée.
Investir dans le secteur
Pour les investisseurs, il s’agit certainement de savoir où placer son argent avec un retour sur investissement conséquent. En effet, seul un lot précis de secteurs de services sont généralement considérés essentiels à l’activité́ économique avec une influence directe sur les éléments de transformation structurelle. Il est notamment question des infrastructures qui englobent l’eau, l’énergie, les transports ou encore les télécommunications. Avec l’urbanisation galopante de l’Afrique, c’est un secteur fondamental pour une transformation structurelle aboutie, donc un cadre de revenus garantis. D’autre part, les experts des Nations Unies assurent que « les services d’infrastructure donnent également accès à des services de base comme l’électricité́, le gaz, l’eau potable qui seront indispensables à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 ».
Ailleurs, on ne saurait mettre de côté toute la dynamique créée autour des technologies de l’information et de la communication (TIC). Celles-ci représentent une contribution à la transformation structurelle et au développement économique du continent africain. L’émulation à ce niveau est imposée par l’exigence en termes de qualité pour s’assurer d’être concurrentiel sur le marché mondial en se basant sur des motifs réglementaires conséquents. Pour les gens d’affaires et investisseurs étrangers, c’est donc un autre ensemble d’opportunités qui s’ouvre. Ici, les besoins se chiffrent en milliards de dollars américains, ce qui signifie des retombées estimées pratiquement au double à moyen terme.