Le marché des drones civils est en pleine expansion dans le monde et le continent africain n’est pas en reste. En effet, leur progression par rapport à leurs homologues militaires est fulgurante. Même s’il est difficile de « mesurer » sa taille, selon certains experts, ce marché devrait atteindre d’ici 2021, 20% contre seulement 3% aujourd’hui. Selon le rapport de la firme américaine Grand View Research Inc., on parle à terme de 84 milliards $US d’ici 2025.

Pour le cabinet d’études de marché et de consulting, l’intérêt pour les drones s’est largement étendu au delà de simples loisirs avec de nouveaux domaines d’utilisation comme l’agriculture ou le transport dans le cas du continent africain. Définis comme des véhicules aériens sans passager ni pilote pouvant voler de façon autonome ou être contrôlé à distance depuis le sol, ces appareils se développent plus rapidement que jamais dans plusieurs secteurs d’industries.

Du fait de certains problèmes auxquels fait face l’Afrique comme le manque d’infrastructures de transport et le coût élevé des déplacements, les drones s’y révèlent de plus en plus utiles. Ses utilisations ne cessent donc de se multiplier , que ce soit pour faire de la recherche agricole, surveiller les plantations agricoles, gagner du temps, ou encore transporter des fournitures sanitaires vitales comme du sang et des tests de dépistage pour le VIH, etc. D’où leur succès sur le continent, notamment auprès des entreprises.

Et en dépit de certains gouvernements qui hésitent encore à adopter des réglementations adéquates pour leur utilisation commerciale, de nombreux autres à travers le continent africain en particulier, se sont montré flexibles en adoptant des réglementations qui, tout en restant rigoureuses, facilitent l’utilisation et l’investissement dans cette technologie. La réaction des industriels de ce marché a donc été immédiate.

Au Kenya par exemple, à peine les autorités ont adopté en février 2017, un texte de loi réglementant l’usage commercial des drones, deuxième pays après le Rwanda à le faire dans la région, des entreprises ont commencé à importer des drones, sans attendre leur feu vert définitif ni se soucier des implications juridiques. Ainsi, Astral Aviation, une entreprise de logistique envisage d’ouvrir un aéroport pour drone à 550 km au nord-est de Nairobi à Lokichar. La firme a déclaré que l’installation, la première en Afrique, sera prête en février 2018 et ses appareils auront plusieurs fonctionnalités au service de l’exploration pétrolière dans la région.

L’industrie de drones présente donc d’énormes potentiels en Afrique et une rentabilité prometteuse car elles permettent de s’affranchir des contraintes géographiques ou du manque d’infrastructures. Comme l’a affirmé Patrick Meier, Directeur de l’innovation à l’Institut de recherche en sciences informatiques du Qatar qui mène diverses expériences utilisant des drones au journal Le Monde :

« Nous assistons à une révolution du drone en Afrique, au service de défis complexes et divers comme la connectivité, la lutte contre le braconnage, le transport de médicaments et de denrées vitales ou des problématiques environnementales. Les drones vont peu à peu devenir moins chers, plus simples d’utilisation, plus performants et capables de contribuer à relever certains défis du continent africain. Les drones vont contribuer largement à révolutionner l’agriculture, le transport à prix réduit, et à élargir la zone de couverture de la 3 G, 4G, du Wi-Fi. Ce qui aura un impact socio-économique à moyen terme. »

Seul ombre au tableau pour les nombreuses entreprises qui se lancent sur ce marché, les aspects législatifs et réglementaires des opérations de drone. Sur ce point, l’Afrique du Sud a été le pionnier, concernant notamment leur application commerciale, y compris les règles d’assurance, applicables aux vols et la formation nécessaire aux pilotes.

Vitraulle Mboungou

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